Derrière les meilleures intentions…

Ah, que l’on voudrait les aimer ! Mais pourquoi s’obstinent-ils donc à tout gâcher ? Oui, ils sont animés des meilleures intentions : ils veulent sauver la planète ! C’est sans doute pour cela qu’ils obtiennent quelques succès électoraux. Mais, à part ça, obsédés par l’urgence climatique, les écologistes en arrivent parfois à confondre les symboles et les solutions, à prendre leurs propres rêves pour des réalités, à vouloir imposer leur idéologie.

Le bêtisier de ces dernières semaines est impressionnant. Quelques exemples : refus du Tour de France à Rennes, et suppression du sapin de Noël à Bordeaux : deux manières de punir ceux qui ne partagent pas leurs goûts. Ecriture inclusive à Lyon, au mépris du bon sens et surtout de la compréhension par tous des écrits municipaux. Toujours à Lyon, refus de participer au traditionnel vœu des échevins au nom de la laïcité, tout en posant la première pierre d’une mosquée : comprenne qui pourra ! Ailleurs, une élue qui considère « légitimes » des squatters qui s’installent dans un logement appartenant à d’autres, comme s’il fallait abattre le droit de propriété. Et, cerise sur le gâteau, un maire de Grenoble qui ne s’inquiète pas lorsque des trafiquants de drogue se pavanent dans ses rues kalachnikov à la main, mais proteste vigoureusement lorsque le Ministre de l’Intérieur y organise une descente de police !.. Tout cela révèle un mépris pour ce qui est populaire, une forme d’inculture, et enfin un renversement de valeurs pour le moins inquiétant.

Reverdir nos villes ? Qui n’applaudirait à cette idée ? Le regretté humoriste Alphonse Allais regrettait déjà, au siècle dernier, que les villes ne soient pas bâties à la campagne. Eux, ils font l’inverse : ils réintroduisent la campagne à la ville. Jardins suspendus, potagers en terrasses, ruches sur les toits et composteurs sur les balcons… Le programme est séduisant. Surtout lors d’un printemps de confinement !

Combattre les énergies fossiles pour ralentir le réchauffement climatique ? Soit ! Donc, vivent les énergies renouvelables, d’autant qu’elles seraient, dit-on, gratuites… Alors, surfant sur cette vague verte et tirant profit de conditions financières avantageuses, des entreprises sèment les éoliennes dans nos campagnes sans se soucier ni de leur réelle productivité, ni de la préservation du patrimoine, ni des conséquences à long terme de leur installation.

Oui, mais voilà, c’est parce qu’ils veulent reverdir nos villes et les rendre plus respirables, parce qu’ils veulent combattre les énergies fossiles, qu’on leur pardonne tout, que l’on tait leurs incohérences, que l’on se couche devant leurs diktats, y compris les plus absurdes et ceux qui n’ont rien à voir avec la protection de la planète.

Le pire n’est pas qu’en réservant des boulevards aux cyclistes ils déclarent la voiture hors la loi, qu’ils suppriment à la fois voies de circulation et places de stationnement pour mieux la faire disparaitre. Tout cela en oubliant que la question de la mobilité reste entière pour les habitants des périphéries. Le pire n’est pas non plus qu’ils rêvent d’une campagne peuplée d’agriculteurs bio et parsemée de champs d’éoliennes, tout en omettant de préciser qu’une éolienne, c’est a minima 800 à 1000 tonnes de béton enfouies dans le sol avec pour effet une stérilisation définitive des parcelles ainsi équipées. Sans compter qu’il nous faut – par l’impôt – subventionner l’électricité ainsi produite.

Non, le pire, c’est d’entendre le maire de Bordeaux qualifier de « fachos » ceux qui osent critiquer sa décision de supprimer un sapin de Noël ! Car qualifier un contradicteur de « facho », c’est une manière de le discréditer, de lui nier le droit d’intervenir dans le débat public et d’y faire entendre ses arguments. C’est refuser de débattre. Le pire, c’est donc que ces écolos là ont une vision à sens unique du débat public. Une vision dans laquelle il faudrait se soumettre à un politiquement correct qui va de la bicyclette aux éoliennes en passant par l’écriture inclusive et les sapins de Noël. Une soumission qui va jusqu’aux accommodements avec les trafiquants de drogue…

Débattre, mais pour quoi faire, pensent-ils, puisqu’ils n’ont que des certitudes, et avant tout celle de faire le bien ? Tandis que les autres seraient coupables, nécessairement coupables de vouloir laisser mourir la planète ! Ils ont oublié que débattre, c’est aussi se taire et écouter ce qu’ont à dire ceux qui ne pensent pas pareil. C’est accepter que l’autre soit porteur d’une vérité qui dérange. Débattre, c’est – au final – être démocrate. Mais ces écolos-là le sont-ils vraiment ?

Ce contenu a été publié dans Billets, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire