2016 : l’année à ne pas rater !

7, 8 et 9 janvier 2015 d’un côté, 13 novembre de l’autre, ces dates encadrent une année qui restera comme celle de la fin tragique de notre insouciance.

Oui, 2015 nous aura donné le tournis : ces guerres qui dévastent des zones entières d’Afrique et du Proche-Orient, des guerres que nous voulions loin de nous s’exportent, frappent au cœur de nos villes comme pour mieux nous démontrer notre fragilité et provoquent un flux immense de réfugiés. La tragédie des attentats vient aussi en écho de celle des noyés par centaines en Méditerranée, alors que l’Europe mesure chichement son accueil à ceux qui croient y trouver un havre de paix. Une Europe toujours plus impuissante. Et puis, sans que l’on n’y prenne garde, il y a ce fossé qui s’élargit entre la France d’en haut et la France d’en bas, la désespérance de citoyens qui se sentent abandonnés par la République. Une désespérance qui se traduit dans les urnes par la montée du parti de la droite extrême.

Pour y faire face, nos dirigeants paniquent qui, faute de mettre des mots sur nos maux, se livrent à toutes sortes d’incantations sur les valeurs de la République, à de subtiles controverses sur la déchéance de nationalité, à de dérisoires querelles sur la laïcité. Sans compter leurs pathétiques relances des symboles patriotiques et leurs inaudibles appels à l’intérêt général, au « vivre ensemble », alors même que, depuis des décennies, ils n’ont cessé d’encourager le chacun pour soi.

On en arrive même à des débats sur le monothéisme considéré comme responsable de ces massacres dont la dernière une de « Charlie » n’est que la dernière et stupide illustration. Comme si pour éviter à tout prix de stigmatiser une seule des trois grandes religions on les mettait toutes dans le même sac. Comme si on pouvait gommer les autres causes des dérives de ces enfants perdus qui, sortis de la délinquance croient se trouver un destin dans la mort donnée et reçue. Comme si l’éradication de la religion nous permettrait enfin de vivre tranquilles. Vivre, c’est à dire se moquer de tout et consommer ?…

En 2015, les fractures de notre monde, celles que l’on n’osait pas regarder en face, nous ont été renvoyées en pleine figure. Sans que quiconque ne donne le cap pour nous permettre de trouver notre place dans le monde qui se prépare. Alors, c’est vrai, nous n’étions pas fâchés de tourner la page, de commencer 2016 en espérant qu’elle nous apportera des jours meilleurs.

Mais l’euphorie des vœux, ceux que nous formulons pour 2016, résonne étrangement tant elle nous semble irréelle, presque suspecte, nous qui doutons de l’avenir que nous réserve cette nouvelle année. Alors soyons en persuadés : 2016 sera d’abord ce que nous saurons en faire, une année ratée ou pas. Et de 2016, dépendra aussi 2017. Sera-t-elle une année de refondation pour ceux qui ne veulent pas que cet avenir soit écrit par d’autres ? Ou une année de retour dans le cocon de l’insouciance qui nous allait si bien, une année de torpeur et d’abandon devant l’ampleur de la tâche ? A nous de faire preuve d’imagination pour une année créative, riche d’idées nouvelles, de celles qui redonnent l’espoir. Bonne année !…

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