Après l’Ukraine, après Poutine ?…

Que restera-t-il de l’Ukraine après une guerre que les russes voulaient rapide et qui pourrait peu à peu se transformer en bourbier ? Des corps martyrisés, des victimes par milliers, des centaines de milliers de personnes déplacées, des villes jonchées de ruines, des infrastructures détruites, un état séquestré par une armée étrangère. Mais, au fond des âmes meurtries, resteront intactes la soif de liberté, la quête d’une dignité bafouée. Le coeur de cette nation continuera de battre malgré le sang répandu. Poutine croyait pouvoir rayer de la carte un pays, le démanteler, le soumettre. Il aura renforcé son sentiment national. Le ferment d’une libération à venir. Mais avant cela, l’irréparable de tant de vies brisées…

Que restera-t-il de l’Europe après la tragédie qui se joue à ses frontières ? Une unité que l’on attendait jusque-là en vain. Une lucidité enfin soulagée de la naïveté et de l’aveuglement dont font preuve les pacifistes bêlants et les idiots utiles du Kremlin. La conscience d’un destin commun raffermie par l’émotion partagée face au courage d’un peuple agressé par un ennemi bien supérieur en force et en nombre. La volonté de concilier les exigences de maintien du dialogue avec la fermeté sur ce qui ne saurait être négociable. La prise de conscience de l’impérieuse nécessité de la défense de nos démocraties sans attendre l’aide d’un hypothétique ”bouclier américain. Le sursaut moral qui s’impose pour taire nos basses querelles et faire la différence entre les démocrates et ceux qui ne conçoivent le pouvoir que comme l’exercice d’une force brutale. La certitude enfin qu’il nous faut être armés intellectuellement, moralement et militairement pour être en mesure de comprendre les menaces qui sont à nos portes et y faire face sans faiblir. Mais que de temps perdu ! Que de légèretés, que d’impuissance qui nous mettent aujourd’hui la rage au coeur !…  

Et après cela, que restera-t-il de Poutine ? Il a rêvé de restaurer la grandeur de la Russie et de lui redonner un empire. Il aura multiplié les crimes contre l’humanité et fait honte à nombre de ses compatriotes. Il laissera le souvenir d’un autocrate cynique qui au fil du temps fait grandir l’inquiétude dans la plupart des grandes capitales de ce monde, y compris chez ceux qui jusque-là le soutenaient. Il ne sera qu’un nom de plus sur la trop longue liste de ces grands criminels de l’Histoire, après ceux de Staline, Hitler, Mao, Saddam Hussein, Khadafi, Bachar el-Assad…

 

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