Réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard !..

Ne voyez-vous pas que de semaine en semaine, insidieusement, la violence se banalise et prend un tour nouveau ? Que peu à peu, le vandalisme et les pillages ont laissé place à une violence ciblée, d’abord pour « casser du flic », maintenant pour pénétrer de force dans un ministère ? Et quoi encore demain ?.. Ne voyez-vous pas qu’un mouvement de grogne populaire – pourtant légitime – a ouvert la voie à ceux qui haïssent la démocratie et veulent l’abattre ?

A-t-on oublié que la haine appelle la haine ? Faut-il considérer seulement comme un jeu sans conséquence le simulacre de procès et de décapitation du président de la République ? Serait-ce simplement anecdotique que des menaces de mort visent des « gilets jaunes » qui osent rencontrer le Premier ministre, certains d’entre eux qui s’expriment dans des médias, ou encore des députés ? Est-ce anodin que les domiciles privés de nos élus soient délibérément ciblés par des vandales ? Faut-il s’habituer aux propos racistes et antisémites qui se libèrent ? Faut-il se résigner face à cette atmosphère délétère ?

À ceux qui ne cessent de dénoncer les violences policières, à ceux qui voient dans la présence des forces de l’ordre une provocation qui serait la seule cause de ce déchainement, je dis : réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard ! Regardez la réalité en face au lieu de fermer les yeux lorsque des individus viennent armés de lance-pierres ou de projectiles pour participer à une manifestation ! Regardez la réalité en face lorsque d’autres organisent et mettent en scène leur propre interpellation pour ensuite crier au scandale ! Regardez ceux qui vont délibérément au contact de policiers isolés pour les passer à tabac ! Prenez conscience de ce que signifie le fait de défoncer les portes d’un ministère pour l’investir !

Ignorez-vous qu’en fermant les yeux sur les exactions de ceux qui pervertissent une juste cause, et en ne les dénonçant jamais, vous devenez complices de ces factieux ? Avez-vous oublié que l’ordre républicain n’est pas d’abord un ordre répressif, mais la mise en œuvre de moyens visant à protéger les personnes, les biens et, au bout du compte, la République ? Avez-vous oublié que la démocratie s’exerce dans les urnes et que celles-ci n’ont pas à se soumettre à la loi de la rue qui devient aujourd’hui celle des plus violents ?

Vous détestez les hommes qui sont au pouvoir ? Et alors ! Allez-vous au seul motif de cette détestation laisser ceux qui n’ont jamais digéré leur défaite imposer leur volonté contre celle du suffrage universel ? Allez-vous dénier aux vainqueurs d’hier les droits dont vous vous réclamiez avant-hier lorsque vous l’aviez emporté ? Allez-vous laisser réduire à néant plus de deux siècles de combats pour bâtir la démocratie ? Allez-vous, à raison de l’esprit de justice qui vous anime, laisser faire de notre pays qui a porté ces valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, un champ de bataille où s’imposera la loi du plus fort ? Avez-vous oublié que les premières victimes des désordres qui s’aggravent sont d’abord les plus pauvres et les plus vulnérables ?

Et, au train où vont les choses, quel message allons-nous donner au monde, à ces peuples martyrisés, à ces démocraties balbutiantes qui tentent de trouver l’apaisement dans les urnes ?

Trop, c’est trop ! Le gouvernement a cédé sur des mesures qui ne sont pas que symboliques. Cela compte-t-il pour rien ? Le pouvoir a ouvert la voie du débat. Allez-vous le refuser en prétextant qu’il ne s’agirait que d’une mascarade ou allez-vous vous en emparer pour revivifier notre démocratie ? Bien sûr, ne soyons pas dupes des provocations ou des tentatives de manipulation d’où qu’elles viennent ! Mais enfin, préférez-vous que notre pays s’épuise dans la guérilla urbaine, y perde ses forces autant que son âme ?

Il est temps de choisir ! Temps de se réveiller ! Temps de rappeler qu’on ne peut à la fois se plaindre que l’Etat déserte certaines zones et pousser des cris d’orfraie lorsqu’il assume ses missions régaliennes ! Temps de se souvenir que l’on n’est plus à l’époque des lettres de cachet qui envoyaient les opposants à la Bastille sans jugement ! Temps de retenir les leçons de l’histoire qui nous ont appris comment 1789 a perdu son âme dans la Terreur, les dénonciations et les bains de sang de 1793 ! Temps de s’apercevoir qu’il ne faut pas laisser la fraternité des ronds-points se dévoyer dans les combats de rues de nos villes ! Parce que si l’on ne se réveille pas maintenant, 2019 sera une bien mauvaise année pour la démocratie !

Il est encore temps : très bonne, heureuse et fraternelle année à tous !…

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